Si certaines peurs nous poussent à agir ou nous protègent de réels dangers, d'autres nous paralysent et nous empêchent de prendre des risques calculés ou même de mener une vie normale.

Certaines peurs sont salutaires…

Il existe des peurs utiles, celles qui nous font avancer et celles qui nous protègent. Les premières agissent comme un électrochoc : si j'ai peur de vieillir seul(e), je vais décider de sortir de chez moi pour trouver l'âme sœur; si j'ai peur de grossir, je vais commencer un régime; si j'ai peur du cancer, je vais arrêter de fumer… Les secondes nous évitent des ennuis voire la mort : c'est la peur des conséquences qui nous maintient dans des limites sociales (respect d'autrui, respect des lois) et nous garde en vie (peur de la mort, respect des règles de sécurité). Les peurs sont donc des émotions utiles qui nous donnent un message : je dois me protéger, je dois m'adapter, je dois me préparer.

… d'autres sont limitantes

Malheureusement, parfois le signal d'alarme se dérègle et l'on peut avoir peur sans raison objective ou de manière inappropriée. Dans ce cas, la peur devient inhibitrice et nous empêche d'agir. On remet à plus tard, on se trouve des excuses pour ne pas faire quelque chose, on reste bloqué devant l'action, quand on ne prend pas carrément ses jambes à son cou. Certaines personnes mettent en place de véritable stratégie d'évitement pour ne pas être confrontées à leurs démons en fuyant les occasions d'avoir peur mais peu à peu risquent de se replier sur elles et dépendre des autres.

Bien souvent ce que nous craignons a déjà eu lieu dans le passé : si j'ai peur d'être rejeté(e) c'est peut-être parce que je me suis senti(e) rejeté(e) dans l'enfance; si j'ai la phobie des chiens c'est peut-être parce que j'ai été mordu(e); si j'ai peur d'échouer à l'examen c'est peut-être parce que j'ai perdu confiance en moi, etc… Les personnes souffrant de phobie ou d'anxiété se jouent un film catastrophe dans leur cinéma mental : l'ascenseur va rester bloqué ou s'écraser; l'araignée va me sauter dessus et me piquer; je vais avoir une attaque de panique et mourir dans la rue; si je suis licencié(e), je deviendrais SDF; etc…

Que faire ?

Qu'oseriez-vous faire si vous n'aviez pas peur ? Qu'est-ce qui vous empêche de le faire ? S'agit-il d'une vraie raison ou d'une excuse ?

En réalité, ce n'est pas parce qu'on a peur qu'on n'agit pas, c'est parce qu'on n'agit pas qu'on a peur. Pour dépasser ses peurs, il suffit bien souvent de faire quelque chose, n'importe quoi qui soit en rapport avec la situation. Cela permet de sortir de sa zone de confort et de reprendre le contrôle de ce qui nous arrive. Après coup, on se dit : finalement ce n'était pas si terrible.

Dans le cas de phobie ou d'anxiété invalidante, comme l'agoraphobie, les crises de panique, la phobie sociale ou scolaire, une thérapie brève est nécessaire. Elle aide à déprogrammer rapidement le film catastrophe afin qu'il ne vienne pas parasiter la faculté naturelle d'adaptation que nous avons tous. Peu à peu, on recommence à vivre en cessant de survivre.

Comment vaincre ses peurs ?

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